Postskript publie sur son site cette semaine la traduction d’un entretien avec l’écrivain américain Ernest J. Gaines, auteur notamment de Mozart est un joueur de blues (la version originale de l’interview se trouve sur le site de la Fondation Faulkner).
Né en 1933 dans une plantation de Louisiane, Ernest J. Gaines rejoint à l’âge de quinze ans la Californie où il commence à lire avec passion, tout en regrettant que « son monde » ne figure pas dans les livres. Il décide donc d’écrire pour le mettre en scène et publie des nouvelles ainsi que plusieurs romans. Il est aujourd’hui considéré aux États-Unis comme un des auteurs majeurs du « roman du Sud ».
Interrogé sur les cours d’écriture créative qu’il donne à ses étudiants, Ernest J. Gaines passe en revue certaines techniques du métier d’écrivain. À la question «Quels sont les outils de l’écrivain ?», il a cette belle et suggestive réponse:
«Les outils de l’écrivain sont les mots, les mots, les mots. L’écrivain construit des images avec ces mots. Pour communiquer au lecteur un sentiment d’amour, de haine, d’envie, de jalousie, de peur, de malveillance – toutes les émotions possibles –, l’écrivain doit les lui faire voir, entendre, sentir, toucher, goûter, au travers des images qu’il crée à partir de mots. Un écrivain n’a pas besoin d’être un grand intellectuel, mais il doit être capable d’utiliser les mots pour saisir votre attention, maintenir votre attention, jusqu’au moment où il décide de vous la rendre. Et s’il est assez doué, il gardera votre attention bien après que vous ayez refermé le livre – tout cela s’accomplit au moyen des mots, formés à partir des vingt-six lettres de l’alphabet.» Lire l’entretien dans son intégralité