«Si je ne voyage plus, je n’écris plus» confiait J. M. G. Le Clézio, qui vient de recevoir le prix Nobel de littérature. Chez Le Clézio, l’écriture est dépaysement, appel de l’horizon. Sa conception de la création est intimement reliée à sa conception de la vie: «Être à la fois ici et ailleurs, appartenir à plusieurs histoires».
Chaque livre commencé est une aventure, et l’homme qui raconte des histoires est par nature voyageur. Dans le Dictionnaire des écrivains contemporains de la langue française par eux-mêmes (Éditions Mille et une nuits), on trouve ce très beau rêve d’écrivain, raconté par Le Clézio:
«Un matin, je me suis réveillé, j’avais rêvé que j’avais enfin écrit mon livre, je veux dire, celui qui était en moi depuis toujours, et je ne le savais pas. Un livre tel que je pouvais vivre en lui, Une musique si belle, qui m’avait traversé. Quelques instants, j’ai eu ce bonheur, comme si le navire avait enfin touché à sa destination.»